Renaissance au château de Langeais

GÉRÉE DEPUIS 2005 PAR UNE SOCIÉTÉ SPÉCIALISÉE, LA DEMEURE ROYALE DES BORDS DE LOIRE CONNAÎT UN REGAIN D’ACTIVITÉ. SCÉNOGRAPHIES, EXPOSITIONS, ANIMATIONS… S’Y SUCCÈDENT, TANDIS QUE LES FAÇADES ET LA TOITURE ONT ÉTÉ RESTAURÉES.

Lieu chargé d’histoire, le château de Langeais, en Indre-et-Loire, a connu un relatif déclin de fréquentation touristique jusqu’au milieu des années 2000. Relancé par la société Kléber Ros-sillon, le site atteint désormais les 100 000 visiteurs annuels. Devant ce succès renaissant, l’Institut de France, propriétaire du château, a décidé en 2014 d’engager une campagne de restauration des extérieurs, pour un coût de 500 000 euros à moitié financé par la Direction régionale des affaires cultu-relles.
Cette restauration s’est déroulée en deux phases. La première s’est focalisée sur la façade sud, la ter-rasse et le pont-levis. La seconde, plus lourde, s’est attardée sur le côté nord, et plus particulièrement sur la tour, élément majeur et massif de la façade. À côté des travaux de maçonnerie et de menuiserie, l’essentiel du chantier a concerné la toiture et les épis de faîtage. Mené par l’entreprise Lebras Frères (Meurthe-et-Moselle), spécialisée en charpente et couverture, notamment pour les restaurations de patrimoine, le chantier a débuté par une découver-ture complète de la tour nord. Julien Lebras, chef de chantier, a ensuite procédé, en collaboration avec un architecte des monuments historiques, à l’examen des matériaux afin de vérifier l’état du voligeage. Il a ainsi été décidé d’en reprendre en-tièrement la partie haute, trop endommagée par le temps et les intempéries. Des lames de sapin cintrées sont donc venues épouser la forme conique de la tour, et un calepinage très précis a été réalisé pour marquer l’emplacement des ardoises. Les ar-doises en place ont également été analysées afin d’identifier le schiste utilisé et de retrouver une cou-leur et une texture similaires.

Ardoises taillées à la main
Les ardoises ont été fournies par le fabricant allemand  Rathscheck. Issues d’une carrière galicienne, ce sont les plus ressemblantes aux anciennes ardoises angevines du châ-teau, qui ne sont plus extraites. Elles ont toutes la même épaisseur de 5 mm : plus épaisses que des ardoises clas-siques, mais traditionnelles pour des chantiers de ce type. De format standard 30 x 20 cm, elles ont néanmoins quasi-ment toutes été retaillées à la main sur le chantier. « À part pour les très rares grandes parties rectangulaires, les Compagnons ardoisiers de la société Lebras ont redimensionné toutes les ardoises pour les adapter à la toiture conique », explique Sylvain Dugal, prescripteur national en France pour la marque d’outre-Rhin.
Si les ardoises ont été retaillées, elles n’ont cependant pas été creusées : « En jouant sur le pureau, on arrive à faire “tourner”  les ardoises autour d’une forme conique, sans avoir besoin de les galber. » Elles présentent un pureau d’environ 9 cm pour un recouvrement compris entre 10 et 11 cm. Les Compagnons ont tout de même dû s’adapter : toujours du fait de la forme conique, la pose a imposé la délicate technique dite de déchange (ou dessautage). « Pour compenser la réduction de circonférence, il faut supprimer l’alternance régulière des joints verticaux des ardoises afin d’en intercaler de plus étroites, et revenir progressive-ment à des ardoises plus larges en se rapprochant du faîte. »

Fixer pour « faîter »

Les ardoises ont été fixées aux voliges par des pointes de cuivre fournies par Connecton. « Les pointes en cuivre sont très souvent utilisées dans les chantiers de monuments historiques, justifie Pol Pirotte, directeur commercial France de la société belge. Carrées, elles respectent les règles de l’art et se rapprochent des clous de jadis forgés à chaud. » Différentes longueurs ont été choisies, entre 30 et 60 mm, avec une tige crantée pour une meilleure fixation dans le bois. La pose se devait d’être sûre et solide pour accueillir la jupe du cône de 200 kg,  sur laquelle a été installé le nouvel épi de faîtage de 400 kg. Réplique de l’épi de la tour voi-sine en plomb, à décor de choux frisé comme au XVe siècle, il vient remplacer l’ancien épi en fonte matériau trop cassant – de style néo-Renaissance en place depuis le XIXe siècle.
Avec ces modifications, le château de Langeais retrouve son aspect original, cher à Anne de Bretagne, et pourrait bien être reparti pour un nouveau demi-millénaire.

 

 

 

Travailler chez Connecton ?

Vous voulez entrer en contact avec nous? Envoyez-nous votre profil. Même si vous pensez ne pas être qualifié pour une fonction, nous aimerions tout de même apprendre à vous connaître.

Offres d'emplois

Apprenez en plus sur Connecton

Contactez-nous.
Nous sommes à votre service pour tout projet!

Contactez-nous